Présentation de l'Association Cruzeiro do Sul

L’association Cruzeiro do Sul, composée de passionnés de musique et de culture brésilienne, incarne l’essence vibrante de la samba à Clermont-Ferrand. Fondée en 1997 par Siléa Silva Delbecque, une Brésilienne née à Belo Horizonte, l’association a joué un rôle clé dans le développement de la troupe de percussions brésiliennes, Sambagogo.

L’objectif principal de l’association est de promouvoir la culture brésilienne et de favoriser les échanges entre ses membres et le public dans une atmosphère conviviale et chaleureuse. Cruzeiro do Sul remplit cette mission en organisant des répétitions hebdomadaires et des ateliers pédagogiques. Ces sessions sont des moments privilégiés où les membres peuvent se plonger dans l’univers musical de la samba.

Les répétitions hebdomadaires servent de plateforme d’apprentissage et de perfectionnement, permettant à chaque membre de développer ses compétences en fonction de son niveau. Elles offrent également l’occasion de travailler sur un répertoire diversifié, enrichissant ainsi l’expérience musicale de chacun. Les ateliers pédagogiques, quant à eux, sont conçus pour initier les nouveaux membres aux rythmes et techniques spécifiques de leur instrument, tout en renforçant les compétences des plus expérimentés.

Grâce à ces initiatives, l’association Cruzeiro do Sul et sa troupe Sambagogo contribuent à la diffusion de la culture brésilienne à Clermont-Ferrand, tout en créant une communauté soudée par une passion commune pour la musique et la convivialité.

Une batucada quezaco ?

Née dans les bidonvilles de Rio de Janeiro, la batucada est le fruit d’un mélange culturel entre les influences africaines, portugaises et indigènes, qui ont façonné l’identité culturelle unique du Brésil. Ainsi, les batucadas développeront le samba « Carioca » qui signifie « de Rio ».

Au Brésil, les groupes de musiciens qui jouent ce type de musique sont appelés des baterias, et l’ensemble des instruments constitue une « batterie de percussions ». La musique d’une bateria évoque un battement, traduit en portugais par batucada. En Europe, c’est finalement ce terme qui a été adopté pour désigner ces groupes de percussionnistes.

La batucada englobe une diversité de courants musicaux reflétant les différentes régions du Brésil. La samba, également connue sous le nom de samba-enredo, demeure la plus célèbre, étant le style principal du carnaval. Le maracatu, originaire de Recife dans le nord du Brésil, offre une autre facette de cette richesse culturelle. Enfin, le samba-reggae, originaire de Bahia et fortement influencé par la culture afro-brésilienne, apporte son propre rythme envoûtant.

Le saviez-vous ?

Le terme "samba" peut être utilisé au féminin ou au masculin, selon qu'il désigne la danse ou le genre musical.

Les membres d'une batucada sont appelés des "batuqueiros".

Les écoles de samba sont des associations communautaires disposant de leur propre batucada. Leurs membres passent des mois à répéter et à concevoir leurs costumes pour le carnaval, qui est ainsi une célébration de la culture et de la communauté.

Pendant la dictature militaire au Brésil (1964-1985), la samba a été utilisée comme forme de résistance culturelle. Les paroles des chansons de samba ont été un moyen pour les artistes de s'exprimer malgré la répression.

Les "passistas" désigne les danseurs professionnels des écoles de samba qui exécutent les pas les plus impressionnants pendant le défilé. La danseuse Viviane Araújo est par exemple devenue une star internationale grâce à ses performances.

Dans les années 1930, les écoles de samba ont commencé à composer des chansons spécifiquement pour le défilé de carnaval, connues sous le nom de "samba-enredo". Ces chansons racontent une histoire ou explorent un thème spécifique, souvent lié à la culture brésilienne ou à des événements historiques.

Le Sambódromo est un grand stade emblématique du défilé de carnaval de Rio pouvant accueillir 90 000 spectateurs pour leur offrir une vue imprenable sur les performances des écoles de samba.

Les instruments

Chez Sambagogo, nous utilisons une variété d’instruments traditionnels brésiliens. Le surdo, avec ses sonorités graves et profondes, constitue le cœur rythmique des basses de notre batterie, tandis que le repinique ou repique, avec ses appels marquants, joue le rôle de chef d’orchestre en structurant notre musique. La caixa sert d’accompagnement en assurant un continuum rythmique. Le tamborim, petit mais puissant, ajoute des touches rapides et variées grâce à sa technique unique de virade. Le chocalho, avec ses petites cymbalettes en métal, produit un son aigu et sec qui lisse le son de l’orchestre et contribue au swing de la batucada. Enfin, l’agogo, composé de quatre cloches en métal, enrichit nos performances avec des rythmes harmonieux et dominants.

La Caixa

Le Repinique

Le Surdo

Le Tamborim

Le Chocalho

L'Agogo

Caixa

La caixa sert d’accompagnement en assurant un continuum rythmique très important dans une batucada. Elle assure le tempo et le swing de la troupe ! Elle est chargée d’apporter à l’ensemble un timbre plus enjoué et dynamique.
Traditionnellement portée sur l’épaule ou par une sangle, la caixa provient directement des caisses claires des fanfares militaires européennes, importées au Brésil par les colons portugais. Certaines caixas sont identiques aux caisses européennes, utilisées pour jouer le Frevo (région de Recife) et le samba reggae (région de Salvador de Bahia). D’autres, comme celles utilisées dans les écoles de Samba de Rio, São Paulo et chez nous à Sambagogo, ont évolué avec le temps pour répondre aux spécificités de la batucada.
Le timbre des caisses brésiliennes est placé sur la peau de frappe, contrairement aux caisses européennes où il est situé en dessous. Cette particularité confère à la caixa un son plus sec qui donne une musicalité originale qui contribue au swing du samba.

Repinique ou Repique

Le repinique ou repique, est l’instrument clé de la batucada qui occupe le rôle de chef d’orchestre en structurant le déroulement musical. Proche de la caisse claire brésilienne, il a un fût plus long et l’absence de timbre, ce qui lui confère un son plus mat.
Cet instrument essentiel est présent dans différents styles de samba. Dans le samba reggae (région de Bahia), le repinique est joué avec deux baguettes en plastique. À Rio de Janeiro et dans le sud du Brésil, il est joué avec une baguette en bois et la main nue frappant la peau synthétique. L’utilisation de cette main nue est une empreinte des origines africaines de la musique brésilienne.
Le repinique se démarque par ses appels marquants, servant à donner des signaux pour des changements, des jeux de questions-réponses, des démarrages ou des arrêts. Pour obtenir un débit rapide et swingué primordial dans la musique brésilienne, il a aussi pour mission de maintenir la vitesse rapide de la samba tout en créant une cohésion entre les percussionnistes. Les repiniques sont aussi les seuls à pouvoir improviser avec des chamades musicales.

Surdo

Le surdo est le plus grand instrument de percussions brésiliennes, omniprésent dans tous les styles de musique du Brésil. Il est le cœur de l’orchestre et résonne à des centaines de mètres.
Cet instrument imposant, avec ses sonorités graves et profondes, est composé d’un fût en métal ou en bois et de deux peaux animales (parfois synthétiques). Le surdo se joue avec une ou deux mailloches.

Les surdos varient en sonorité selon leur taille. Les plus imposants produisent des sons plus graves et jouent en alternance, ce qui produit un balancement régulier qui constitue la base musicale de la bateria. Les plus petits surdos, avec leurs sons plus aigus, viennent embellir cette cadence avec des rythmes de variations souvent syncopés.

Tamborim

Petit mais puissant, le tamborim est une percussion phare de la batucada, générant un son particulièrement clair et intense grâce à sa peau synthétique très tendue. On le retrouve surtout dans les baterias des écoles de samba de Rio et de São Paulo.

Ce petit tambour tient dans une main et se frappe avec une baguette souple à plusieurs brins. Sa particularité réside dans la technique complexe utilisée lorsque le tempo augmente : le percussionniste tourne et retourne le tambour d’une main, permettant ainsi de jouer des séries de coups rapides. Cette technique spécifique est appelée virade.

Avec ses phrases rythmiques très variées, il a pour rôle principal de briser la monotonie de la mélodie principale, ajoutant une dynamique et une richesse sonore à l’ensemble de la performance.

Chocalho ou rocar

Instrument typique du style samba de Rio, le chocalho s’est imposé dans toutes les écoles de samba modernes. Il existe sous différentes formes, mais son nom désigne tous les instruments que l’on secoue. Le chocalho est constitué d’un cadre avec des tringles supportant des petites cymbalettes en métal qui s’entrechoquent pendant le jeu.

Cette percussion très sonore produit un son aigu et sec, créant une base solide pour les autres instruments en couvrant les hautes fréquences, ce que l’on appelle le « son blanc ». Souvent joué après le départ des autres instruments, le chocalho lisse le son de l’orchestre et contribue énormément au swing de la batucada.

Agogo

L’agogo, instrument à la fois harmonique et rythmique, a des origines africaines et fait aujourd’hui partie des principaux instruments de la samba au Brésil. Son nom vient de « akokô » en langue nagô (dialecte du Bénin), signifiant horloge ou temps car il sert initialement à marquer le tempo.

Il est généralement composé de deux ou quatre cloches en métal que l’on frappe avec une baguette en bois. Ceux de Sambagogo en ont quatre. Ces cloches brésiliennes produisent des rythmes dansants avec un timbre très sonore, dominant facilement les autres instruments et offrant un point de repère facilement audible. Comme pour le tamborim, l’agogo permet de jouer des conversations rythmiques variées.